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Il y a des artistes qui marquent votre vie de manière profonde et durable. Pour moi, Johannes Vermeer est de ceux-là. Depuis des années, je suis fascinée par la beauté tranquille et la maîtrise subtile de la lumière dans ses tableaux, mais c’est surtout son chef-d’œuvre « La Jeune Fille à la Perle » qui a capté mon cœur il y a environ 15 ans.

C’est pour voir ce tableau en vrai, et surtout pour suivre les pas du maître dans sa ville natale de Delft, que je me suis décidée à partir pour les Pays-Bas. Ce voyage était un véritable pèlerinage artistique, un retour dans le temps à la rencontre de l’un des plus grands génies de la peinture.

Dans cet article, je vais partager avec vous mon expérience de cette quête, au fil des rues pavées et des canaux calmes de Delft.

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Vermeer et Delft, une relation intime

Un peintre discret mais immortel

Johannes Vermeer est un nom qui résonne dans l’histoire de l’art comme celui d’un des maîtres du siècle d’or néerlandais. Pourtant, étonnamment, très peu de choses sont connues de sa vie. Né en 1632 à Delft, Vermeer a passé presque toute sa vie dans cette ville paisible, loin des grands centres artistiques comme Amsterdam ou Anvers. Contrairement à Rembrandt, qui jouissait d’une certaine renommée de son vivant, Vermeer était relativement inconnu en dehors de sa ville natale. Ce n’est que plusieurs siècles après sa mort que son génie a été pleinement reconnu.

C’est ce lien profond entre Vermeer et Delft que je voulais explorer. En arrivant dans cette petite ville tranquille, je me suis demandé si ses paysages, ses lumières et ses habitants avaient influencé son travail ou si, comme je le soupçonnais, Vermeer était un peintre de l’intime, dont les œuvres reflétaient avant tout la vie intérieure. Quoi qu’il en soit, il me semblait essentiel de marcher sur ses traces pour mieux comprendre son art.

La ville de Delft au XVIIe siècle

Delft, au XVIIe siècle, était une ville prospère, connue pour sa faïence bleue et blanche — un autre héritage durable de cette période. À l’époque de Vermeer, c’était un centre commercial important, traversé par des canaux, avec des guildes puissantes et une bourgeoisie cultivée qui commandait des œuvres d’art.

Pourtant, malgré cette activité, Delft n’avait rien de l’effervescence d’Amsterdam. C’était une ville tranquille, presque introspective, un peu comme Vermeer lui-même. Cette ambiance se ressent encore aujourd’hui, et je me suis rapidement imprégnée de l’atmosphère calme et sereine qui règne dans ses rues pavées. En fait, j’ai adoré Delft, au delà même de ce pourquoi je suis venue.

Une arrivée à Delft marquée par l’anticipation

La première rencontre avec la ville

Dès que je suis arrivée à Delft, j’ai ressenti un étrange mélange d’excitation et de calme. C’est une ville à taille humaine, où tout semble proche, et pourtant chaque coin de rue offre un charme différent. Je savais que j’étais au bon endroit pour comprendre Vermeer. Il n’y a pas de bâtiments modernes imposants qui brisent le charme historique dans le centre, et l’ensemble de la ville semble figé dans le temps.

En longeant les canaux bordés de maisons aux façades élégantes et en traversant les petits ponts en briques, je me suis imaginée Vermeer marchant sur ces mêmes pavés, observant le monde qui l’entourait pour en capturer les moments les plus fugaces. C’est ce que j’aime le plus dans les tableaux de Vermeer, il semble avoir capturé un moment de vie particulier, dans l’intimité de ses sujets, et dans la lumière, souvent le regard et le visage souriant.

Je n’avais qu’une hâte : découvrir les lieux clés de la vie de Vermeer, m’imprégner de l’atmosphère et, surtout, voir de mes propres yeux son fameux tableau « La Jeune Fille à la Perle », prévu le lendemain dans la ville de La Haye.

Vermeer Centrum Delft, un voyage dans l’œuvre du maître

Plongée dans l’univers de Vermeer

Ma première étape a été le Vermeer Centrum Delft, situé au cœur de la ville. Ce centre est un incontournable pour tout passionné de Vermeer. Bien qu’il n’abrite pas d’œuvres originales, il offre une reconstitution immersive de la vie et de l’œuvre du peintre, avec des reproductions fidèles de ses tableaux.

Dès que j’ai franchi la porte, j’ai été transportée dans l’univers de Vermeer. Et je dois vous faire une confidence. Le fait d’être là m’a rendu plutôt émotive, et je me suis mise « bêtement » à pleurer. Les dames de la réception, trop gentilles, ne sachant pas trop quoi faire, m’ont assise sur une chaise, verre d’eau en main 😅. Remise de mes émotions, j’ai commencé la visite.

Dans le centre, les salles sont soigneusement organisées pour nous faire découvrir les différentes étapes de sa carrière et les techniques qu’il utilisait.

J’ai passé des heures à examiner ces reproductions, me plongeant dans chaque détail : la lumière douce qui inonde les pièces, les textures soyeuses des tissus, les regards énigmatiques de ses personnages. C’est un véritable hommage à l’art de Vermeer et une excellente introduction avant de voir ses œuvres en personne.

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L’importance de la lumière

Une chose qui m’a toujours fascinée dans l’œuvre de Vermeer, c’est son traitement de la lumière. Le centre de Delft met un point d’honneur à expliquer comment Vermeer utilisait la lumière naturelle pour créer des compositions intimes et vibrantes. Que ce soit dans « La Laitière » ou « La Jeune Fille à la Perle », la lumière semble toujours avoir un rôle central, comme un personnage à part entière.

La maison de Vermeer, un lieu chargé d’émotion

Sur les pas du maître dans la ville

Après cette immersion au Vermeer Centrum, je me suis dirigée vers le Voldersgracht, la rue où se trouvait la maison de Vermeer. Malheureusement, il ne reste rien de la maison elle-même, mais se tenir à cet endroit précis est un moment fort pour tout amateur d’art. Je me suis arrêtée un instant, essayant d’imaginer à quoi ressemblait cette rue à l’époque du peintre, avec ses marchands, ses artisans et peut-être des enfants jouant au bord du canal.

Vermeer a passé presque toute sa vie à Delft, vivant dans cette maison avec sa femme et leurs nombreux enfants. Il peignait lentement, avec minutie, et ne produisit qu’une trentaine de tableaux au cours de sa carrière (de ce que l’on en sait). J’ai trouvé cela fascinant : un artiste aussi prolifique dans sa technique, mais aussi restreint dans sa production, et pourtant chaque œuvre est une petite merveille.

Le quartier historique et ses secrets

En me baladant dans ce quartier, j’ai eu l’impression de revivre l’époque de Vermeer. Le Voldersgracht n’est pas très loin de la Place du Marché, un autre lieu emblématique de Delft où Vermeer se rendait certainement régulièrement.

Aujourd’hui, la place est toujours animée, mais elle a gardé son caractère ancien avec l’Hôtel de Ville et la Nouvelle Église en toile de fond. J’ai pris un moment pour m’asseoir dans un café et observer autour, tout en me demandant ce que Vermeer voyait de son époque.

Le Musée Mauritshuis à La Haye, le moment tant attendu

Une rencontre avec « La Jeune Fille à la Perle »

Pour être totalement transparente, si je suis venue aux Pays-Bas, c’était principalement pour voir « La Jeune Fille à la Perle » en vrai. Le luxe du nomadisme, bouger dans un pays juste pour un tableau. J’adore !

Ce tableau a toujours exercé une fascination immense sur moi. et pratiquement partout où j’ai posé mes valises, j’avais le portrait de La jeune fille à la perle sur un mur. L’expression mystérieuse de la jeune fille, le contraste entre la simplicité de sa pose et la richesse des détails… tout dans cette œuvre me parle.

Après avoir exploré Delft, je me suis dirigée vers La Haye, à seulement une trentaine de minutes en train, pour visiter le Mauritshuis, où est exposé le tableau. Moment d’émotion, découverte intense, je vous en parle plus ici.

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Delft, une ville d’art et d’histoire à explorer

Découvrir les autres trésors de Delft

Bien que ma visite ait été fortement centrée sur Vermeer, Delft a bien d’autres trésors à offrir. Après avoir vu la maison de Vermeer et visité le Vermeer Centrum, j’ai pris le temps de découvrir la Nouvelle Église, où reposent les membres de la famille royale néerlandaise, et la Vieille Église, avec son célèbre clocher penché. Ces monuments ajoutent à l’aura historique de la ville et permettent de mieux comprendre le contexte dans lequel vivait Vermeer.

Je me suis aussi arrêtée dans les nombreux petits ateliers de faïence bleue qui font la renommée de Delft. Bien que cela soit très différent de l’art de Vermeer, il est fascinant de voir à quel point la ville a su préserver ses traditions artistiques et artisanales.

Bonus : Les quatre tableaux de Vermeer au Rijksmuseum d’Amsterdam

Comme vous pouvez l’imaginer, je suis déjà allé voir d’autres tableau de Vermeer dans d’autres musée su monde comme au Louvre à Paris ou au Met à New York. C’était donc une évidence de compléter ma collection en allant voir les 4 pièces qui ce trouve au Rijksmuseum d’Amsterdam.
Parmi ces joyaux figure La Laitière, probablement l’une des œuvres les plus iconiques de Vermeer. Cette scène tranquille montre une simple servante versant du lait, mais l’incroyable détail et la lumière douce qui enveloppent la scène en font un tableau d’une profondeur et d’une beauté surprenantes.

Ensuite, on trouve La ruelle, une scène extérieure rare dans l’œuvre de Vermeer, qui montre une rue calme de Delft, avec des maisons en briques et une femme occupée à ses tâches domestiques. Le réalisme est saisissant, comme si Vermeer avait capturé un instant figé dans le temps, évoquant la quiétude de la vie quotidienne néerlandaise.

Le Rijksmuseum expose aussi La lettre d’amour, où une servante remet une lettre à une femme élégante dans un intérieur bourgeois. Ici, Vermeer joue avec la lumière et les regards des personnages pour créer un subtil jeu de tensions et de curiosités.

Enfin, La femme en bleu lisant une lettre est une œuvre qui capte un moment de réflexion intense. L’expression sérieuse de la femme et le cadre intime soulignent l’importance du message qu’elle lit. C’est une nouvelle démonstration du talent unique de Vermeer à capturer les émotions humaines les plus subtiles.

Ces quatre tableaux, tous différents dans leur sujet, révèlent la diversité de l’œuvre de Vermeer et montrent son génie à saisir la beauté dans les scènes les plus simples. Une visite au Rijksmuseum est une occasion unique de s’immerger encore plus dans l’univers du maître de la lumière.

Conclusion

Mon voyage sur les traces de Vermeer à Delft a été une expérience à la fois enrichissante et émotive. J’ai pu me rapprocher d’un artiste que j’admire profondément, comprendre un peu mieux son univers et son processus créatif. Delft est une ville qui respire l’histoire et l’art, et je recommande vivement à tout amateur de peinture, ou simplement à quiconque souhaite explorer un coin authentique des Pays-Bas, de s’y rendre.

Suivre les pas de Vermeer, c’est plonger dans un passé fascinant, mais c’est aussi découvrir une ville vivante, qui continue d’inspirer les artistes et les rêveurs d’aujourd’hui.