Kyoto, la ville des mille temples, est célèbre pour ses festivals traditionnels qui attirent des visiteurs du monde entier. Parmi eux, le Festival de Gion, ou Gion Matsuri, est sans doute le plus emblématique. Et j’ai eu la chance d’assister à cet événement incroyable.
Je vous emmène dans un voyage à travers les rues animées de Kyoto, au cœur de ce festival millénaire.
L’histoire du Festival de Gion
Le Festival de Gion remonte à l’an 869, lorsqu’une épidémie de peste ravageait Kyoto. Pour apaiser les esprits et invoquer la protection des dieux, l’empereur Seiwa ordonna la tenue d’une cérémonie spéciale au sanctuaire Yasaka. Depuis lors, le festival est devenu un événement annuel, en juillet. Il célèbre la culture, la religion et les traditions japonaises. Chaque année, Kyoto s’anime avec des processions, des danses et des rituels sacrés.
Je répète, depuis 1155 ans, ce festival à lieu tous les ans… Je trouve ça dingue !
Les préparatifs du festival
Les préparatifs du Gion Matsuri commencent bien avant juillet. Les habitants de Kyoto, appelés les « Gion Eiyu, » consacrent des mois à la planification et à la préparation. Les quartiers participants, ou « Yamaboko-cho, » construisent des chars traditionnels appelés « yama » et « hoko, » ornés de tapisseries, de sculptures et d’œuvres d’art.
Et dès mon arrivée à Kyoto, l’excitation du festival était palpable. Les rues étaient décorées de lanternes et de bannières colorées, et l’atmosphère était imprégnée d’une énergie festive.
Le lendemain, j’ai justement eu l’occasion d’assister aux préparatifs de certains chars dans le quartier de Gion. Voir les habitants travailler ensemble, dans un esprit de communauté et de tradition !
Et j’en ai profité pour aller à l’intérieur d’un des chars pour y voir d’un peu plus près. Lorsque l’on visite un char, les prix varient, allant de 500 ¥ à plus cher, selon les décorations et les expositions proposées à l’intérieur. J’ai visité l’intérieur d’un char pour 500 ¥, où j’ai pu admirer des photos, des tentures et beaucoup de saké. Les bénévoles, souvent un peu éméchés, guident les visiteurs à travers les activités.
Les photos sont théoriquement interdites à l’intérieur des chars, mais il est amusant de voir les Japonais enfreindre cette règle, tellement ils sont ravis de pouvoir partager cette expérience.
Découverte des Chars
Quelques jours avant la grande parade, les chars sont exposés dans différents quartiers de la ville. Il y en a 21 en tout, de toutes tailles, des plus petits aux plus imposants. Chaque char est une œuvre d’art en soi, décoré de magnifiques tentures et de sculptures délicates. Il est possible de visiter l’intérieur de certains chars en achetant un ticket pour environ 1500 ¥. C’est une expérience spirituelle autant que culturelle, et bien sûr, une opportunité commerciale, avec de nombreuses boutiques proposant des souvenirs à l’effigie du festival. Moi-même, j’ai succombé et acheté quelques souvenirs.
Les rues deviennent pratiquement piétonnes et sont envahies par une foule immense de Japonais en tenues traditionnelles. Les files d’attente s’étirent sur des heures pour visiter les chars et admirer les décorations de près. Certains chars sont encore en cours de montage, tandis que d’autres arrivent en ville, accompagnés de musiciens en costumes traditionnels.
Je me suis souvent demandé si les Japonais collectionnaient les éventails et autres objets du festival, revenant chaque année pour enrichir leur collection.
Yoiyama : la nuit avant la parade
Lors de ce festival japonais traditionnel, on est vraiment plongées dans la culture locale, partageant des moments de convivialité avec les Japonais qui se détendent et s’amusent. C’est une expérience précieuse, au-delà des festivités elles-mêmes.
Les nuits précédant la parade, appelées Yoiyama, sont également un moment fort du festival.
Les deux soirs avant la parade, les artères principales de Kyoto deviennent piétonnes, remplies de stands de nourriture et d’artisanat. J’y suis allée pour prendre des photos et goûter aux délices locaux, mais la foule était tellement dense que j’ai dû rebrousser chemin. Malgré tout, en m’éloignant un peu, j’ai trouvé des ruelles plus calmes où les chars étaient exposés et illuminés.
Les rues, bien que piétonnes, sont organisées avec un sens de marche unique, facilitant la circulation des piétons. Cela donne une idée de l’ampleur de la foule et de la logistique nécessaire pour gérer un tel événement.
Yamaboko Junko : La parade des chars
La parade des chars, ou Yamaboko Junko, est forcement le point culminant du festival. Elle a lieu les 17 et 24 juillet et attire des foules immenses. Mais ils y a bien plus de cars le 17 juillet.
Le jour de la parade, qui commence à 9h, les gens arrivent dès 8h pour s’installer le long des routes. À 8h30, il est encore possible de trouver une bonne place. ET deveniez qui était là aux aurores pour être au premier rang ? C’EST MOIIIIII !
Les feux de signalisation sont démontés, et certains Japonais apportent même des fauteuils pliants pour plus de confort. La parade, qui dure environ 2h30, est un spectacle fascinant où grands et petits chars se succèdent, tirés à la main par des hommes en costumes traditionnels, des pieds à la tête.
Les chars majestueux défilent dans les rues de Kyoto, accompagnés de musique traditionnelle et de chants. Chaque char a une signification particulière et est décoré avec des motifs qui racontent des histoires du folklore japonais.
Les chars sont ornés de détails incroyables, et chaque groupe porte des costumes uniques, allant des chaussures aux chapeaux originaux.
Une fois la parade terminée et les jours qui suivent, on peut voir les chars en plein démontage ce qui permet de voir les cordages et la complexité des structures.
Conclusion
J’ai tellement aimé cette expérience. C’était fabuleux, les chars étaient majestueux et j’ai aimé le fait d’être au cœur d’un événement si ancré dans les traditions. Je suis venue au Japon en juillet pour ce deuxième voyage spécialement pour cet événement. Et même si juillet s’accompagne d’une chaleur et d’une humidité vraiment intense, ça valait tellement le coup, rien que pour assister au festival de Gion.
Un festival qui mérite d’être vécu au moins une fois dans sa vie, pour son ambiance magique et sa capacité à réunir les gens dans la joie et la célébration.